Publié dans Politique

Sermon du pasteur Zaka Andriamampianina - Des fidèles de la FJKM choqués !

Publié le dimanche, 15 janvier 2023



Inapproprié, honteux, choquant… Ce sont là quelques-uns des qualificatifs utilisés par un certain nombre de fidèles de l’église FJKM voire des fidèles d’autres églises chrétiennes, en entendant le sermon très critique du pasteur Zaka Andriamampianina hier. Durant son sermon lors du grand culte annuel de la FJKM organisé afin de porter en prière le mandat de son président, le pasteur Irako Andriamahazosoa Ammi et sa famille au Coliseum d’Analamahitsy, le vice-président de la FJKM, dans un langage sensiblement diplomatique, mais dans des allusions on ne peut plus claires, s’en est directement pris au pouvoir. Son sermon a été d’ailleurs largement relayé et défendu sur les réseaux sociaux, notamment dans les pages appartenant à l’Opposition.
Dans un message délivré devant un parterre rassemblant plusieurs ministres et cadres politiques du régime actuel, le pasteur de l’église FJKM Tanjombato Maritiora laisse par exemple entendre que les dirigeants actuels auraient été installés par la fraude électorale. « La vie de la Nation et le développement sont à l’arrêt lorsque la place est laissée à la fraude électorale », rajoute-t-il parlant du « cinquième pays le plus pauvre du monde ». Il insiste par ailleurs sur l’absence de « la vérité et la justice ». « Ce ne sont pas les aides qui permettent de vivre » et non « pas la fraude électorale, le vol et l’impartialité en matière de gestion des ressources minières du pays », sermonne-t-il, par ailleurs. Rajoutant que le pays n’a pas besoin de personnes cupides et avides mais «des personnes épris de vérité et de justesse ».
Discours politique
Le pasteur dit que seuls « ceux qui ont de l’eau en quantité suffisante et importante » peuvent réussir, faisant visiblement une allégorie à l’argent. Il rigole à ce sujet de la quantité d’eau énorme qu’un éléphant engloutirait, allusion à la volonté du régime actuel de faciliter l’importation de ce pachyderme et d’autres animaux dans le pays. « Les Egyptiens du temps de Moise avaient une armée imposante, mais elle a fini par être décimée », a également lancé le pasteur, appelant d’ailleurs à réduire le budget de l’armée. Si ce n’est un discours d’Opposition, Dieu que cela y ressemble. Un sermon jugé inapproprié et choquant par beaucoup, dont de nombreux fidèles de la FJKM, qui ont relevé le caractère trop politique de celui-ci. L’on a cru entendre un discours politique, rajoute un observateur qui note le fait que ce sermon ait été à un moment donné applaudi par quelques membres de l’assistance.
« Il ne faut pas utiliser la religion comme un outil de division ou comme un instrument politique », a réagi le gouverneur de la Région d’Analamanga et non moins secrétaire national du parti TGV, Hery Rasomaromaka sur son compte Facebook personnel, qui a assisté au culte sur place. Le patron d’Ambohidahy rappelle les conséquences de la politisation à outrance de l’église FJKM dans le passé. Et lui de dénoncer à cet égard d’ailleurs une « hypocrisie » derrière l’invitation lancée aux dirigeants actuels qui ont entendu un sermon et une prière qui prônent la division. Outre le sermon cité en haut, la prière prononcée dans la foulée a également été totalement « politique », souligne le gouverneur.Est-il également important de souligner en effet que cette politisation à outrance de l’église protestante réformée a conduit à des scissions en interne au sein de cette église à l’époque ? Egalement présent au Coliseum, le ministre de l’Energie et des Hydrocarbures, Andry Ramaroson condamne un sermon « à charge » et « provocateur ».

La rédaction



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Editorial

  • Secteur en panne !
    En mauvaise posture, le secteur éducatif malagasy va de mal en pis. Tel un navire en panne, en Haute mer, le moteur bloqué, l’équipage perd le contrôle. Le bâtiment tangue de gauche à droite. A la dérive, il risque le naufrage. A l’époque coloniale, l’instruction publique représentait l’un des principaux points d’achoppement du pouvoir en place. A l’aube de l’occupation, le Général Gallieni, premier gouverneur général de Madagasikara, se heurtait à une difficulté majeure : déterminer quel type d’instruction ou quel modèle d’enseignement, devrait être appliqué dans la colonie (Madagasikara) ? Un enseignement élitiste, de haut niveau, ou un enseignement élémentaire, rudimentaire ? Et encore « quelle langue d’enseignement adoptée ? » Deux grandes orientations ont été primées par le Général gouverneur : dispenser un enseignement pour un cursus éducatif de haut niveau pour les enfants des colons. D’où la création des lycées à Antananarivo, le lycée Gallieni (1908) et…

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